Mon parcours pour devenir photographe professionnelle
On entend toujours des photographes dire “j’ai un parcours atypique”, ben tu sais quoi ? moi, non. Enfin, si, parce qu’en fait peu de photographes ont ce parcours là, mais tu vas voir, il est super logique !
J’ai déjà un peu mentionné le fait que j’étais diplômée, mais sans entrer dans les détails et je me dis que cet article peut aider des passionnés qui ne connaissent pas les possibilités dans ce métier. Allez hop, c’est partiiiiiii !
1 / Le commencement
Faut bien débuter quelque part : mon enfance était déjà baignée dans la photo avec mon père et ma grand-mère. J’ai demandé un appareil photo numérique à mes 11 ans, j’utilisais régulièrement des petits appareils jetables argentiques en vacances, j’empruntais l’appareil photo reflex de mon père aussi… Enfin bref, je faisais des photos de fleurs dans le jardin quoi (rien de très abouti).
2 / Mes études (avant la photo)
En 3ème j’ai eu la chance de faire mon stage d’observation chez un photographe, et en plus… il n’y avait pas beaucoup d’observation à faire car la période ne se prêtait pas à un grand afflux de clients. Avec l’autre stagiaire nous avons pu tester plein de choses : le portrait en studio, Photoshop, les tirages papier. Et je crois que ça m’a fascinée, j’avais vraiment envie d’une façon ou d’une autre de faire ce métier.
Je suis allée en lycée général pour avoir plus d’options d’orientation professionnelle, parce qu’on m’avait dit que c’était ce qu’il y avait à faire, mais je gardais en tête la photographie. J’ai découvert en faisant mes recherches qu’il existait un BTS photographie, en 2 ans après le bac, il en existait seulement une dizaine sur toute la France et pourtant, à 1h de chez moi, au beau milieu des Vosges, j’ai découvert l’école La Providence (aka La ProPhoto pour les intimes ).
Je me suis rendue aux portes ouvertes, j’ai pu visiter les studios, voir tout le matériel à disposition des élèves. J’ai même eu la chance de pouvoir faire ce qu’on appelle une journée d’immersion. Pendant une journée, je suivais la classe de première année de BTS dans leurs cours, et je me sentais juste… bien, enfin.
Mais en rentrant dans mon quotidien à Nancy au lycée, je me souviens de la conseillère d’orientation de mon lycée qui me disait cette fameuse phrase “c’est pas un vrai métier”. Je dois avouer que je l’ai très mal pris et en même temps… j’avais peur qu’elle ait raison.
Alors oui j’aurais pu faire une prépa scientifique, une grande école probablement, et ça m’aurait probablement plu également car je suis assez curieuse sur ces sujets et très cartésienne. Mais je sais aussi que j’ai fait fait un bon choix, j’ai suivi ma passion et la p’tite voix dans mon coeur (c’est cucu un peu, je sais)
3 / Le BTS photographie
A l’issue de mon bac S, j’ai choisi de partir en BTS photographie et j’ai été acceptée sur dossier (via Admission post bac qui depuis a changé 2 fois de nom histoire de nous faire prendre des coups de vieux pas nécessaires) à Saint Dié des Vosges.
LA J O I E !!
Cette formation a confirmé les bases techniques que j’avais appris un peu seule, un peu à l’aide des conseils de mon père. J’ai pu manipuler encore et encore pour toujours mieux apprendre et intégrer, de l’argentique, du numérique, de la lumière naturelle, du studio, de la prise de vue, de la retouche mais surtout beaucoup de technique. Les 3 stages inclus dans la formation étaient la cerise sur le gâteau pour apprendre !
Toutefois, j’en suis sortie avec toujours une toute petite confiance en moi (pas liée à la formation, mais surtout à ma personnalité). Je savais faire des photos, mais gérer une entreprise ? Etre photographe à mon compte et ne vivre que de ça ? Le rêve bien sûr, mais il fallait être réaliste, jamais je n’y arriverai.
PAUSE : pourquoi je me disais ça ? Ok je n’avais pas trop confiance en moi même et mes capacités, mais surtout.. c’est ce qu’on m’avait toujours dit à propos de la photographie. Ce sont les clichés (jeu de mot pas vraiment volontaire ici) qui sont véhiculés tout le temps sur ce domaine, à force de les entendre, j’ai fini par penser que c’était vrai.
4 / Et après le diplôme, il se passe quoi ?
J’ai obtenu mon diplôme, mais pour les raisons dont je te parle juste au dessus, j’ai cherché et obtenu un emploi salarié, qui n’avait rien à voir en tant que télé-opératrice. Et puis… une connaissance m’a contactée “Salut Clémence, je me demandais.. tu fais des photos de mariages ?” J’ai hésité et puis.. j’ai avoué que je n’en avais jamais fait mais que j’aimerais bien essayer. Essayer, ok, mais je voulais faire ça bien. Hors de question de “concurrencer” des autres photographes établis et de faire ça au black. Et hop, c’est comme ça qu’au 1er octobre 2016, j’ouvrais ma micro-entreprise en tant que photographe.
J’ai gardé en parallèle de cette activité de photographe un emploi salarié, j’en ai changé entre temps pour diverses raisons et je suis passée dans le e-commerce. J’en ai profité pour apprendre beaucoup de notions de marketing, de référencement SEO, de mise en place d’encarts promotionnels, mais surtout pour avoir enfin des horaires précis qui me permettaient de placer plus souvent des séances photos. J’ai pu ainsi développer beaucoup plus mon entreprise, trouver de nouveaux clients, m’éclater dans mon domaine tout simplement !
Je me formais toujours régulièrement, notamment via l’Atelier de Charles, environ une fois par an. Et c’est justement lors d’une formation en immersion (c’est le cas de le dire : c’était une formation sur la photo aquatique), entourée d’un groupe ultra positif, que j’ai eu le déclic dont j’avais besoin. J’ai commencé à me rendre compte qu’en fait, peut-être que j’en étais capable ! Et puis, si je n’essayais pas… je le regretterai. Si j’essayais et que ça ne marchait pas, je ne le vivrais peut être pas bien mais… j’aurais tenté ma chance.
5 / Devenir photographe à temps plein
Ni une, ni deux, en rentrant de ce workshop, j’ai négocié une rupture conventionnelle avec mon employeur et quelques mois après, le 24 décembre 2020, je sautais le pas : je devenais photographe à mon compte à temps plein.
Depuis, je dois dire que certes, je ne me ménage pas, je travaille toujours autant, si ce n’est parfois plus que quand j’avais un 35h alimentaire + mon activité de photographe, mais si je le fais et que j’y arrive c’est bien parce que j’aime ce métier.
Je croise les doigts pour que cette vie puisse continuer encore de longues années et je mets toutes les chances de mon côté pour. J’ai en plus la chance d’être entourée de proches qui me soutiennent dans ce projet, bien que la plupart aient été étonnés de ce choix au vu de ma personnalité (et je les comprends!).
Histoire de terminer sur une note un peu philosophique : la suite reste à écrire 🙈
Enfin, si jamais tu es toi aussi passionné de photographie, que tu aimerais en faire ton métier et que tu as des questions, je serais ravie de te répondre, n’hésite pas à me faire un message !
On l’a fait pour moi, et ça m’a beaucoup aidée, alors je suis plus qu’ouverte à aider à mon tour.
Bravo, Clémence pour ton parcours.
C’est beau de voir ce témoignage, partager sa passion qui n’a pas de prix. Je me rappelle de ton père et de son appareil photo et sa guitare 🎸 et de toi en couche lorsque tes parents m’avaient laissé ma chance comme baby sitter à mes 16 ans pour te garder toi et les rste de la petite tribu Brach. Biz Noëlle BRETAR-MEA
Merci beaucoup d’avoir pris le temps de me laisser ce commentaire ! J’ai en effet bien grandi et évolué haha 🙂
« Choisis un travail que tu aimes, et tu n’auras pas à travailler un seul jour de ta vie ». Confucius.
Vous êtes la démonstration que la passion et le plaisir continuent de susciter des vocations. Merci à vous.
Oui il y a de ça! Malheureusement y’a quand même la partie compta que je n’aime pas faire, et ça c’est du travail. Mais bon évidemment, ça vaut le coup 🙂